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Humeurs

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Ce soir, pour certains, les vacances de Noël commencent. Pour ma part, je n’en ai pas cette année, je vais donc rester à Marseille travailler, tout en essayant de profiter des fêtes comme je peux. Même si j’avoue que le fait de ne pas être avec ma famille cette année et d’avoir eu l’impression que 2016 a filé à la vitesse de l’éclair ne me met pas forcément dans les bonnes conditions ! ;)

Pendant les vacances de Noël, ce sera l’occasion de faire une pause pour le blog. Cette année, j’ai retrouvé un CDI, j’ai dû reprendre le rythme de cumuler emploi ET blog (et tout ce qui en découle ! Mails, réseaux sociaux, répondre aux commentaires, aller ou refuser des événements…), j’ai eu comme tout le monde des hauts et des bas, bref, j’ai l’impression de ne pas avoir arrêté !

Du coup, une petite pause s’impose.

Parce que j’ai envie aussi de prendre du temps pour me poser et réfléchir au blog. Cette année, il est passé de blog mode à blog lifestyle. Certain(e)s ont adoré ce changement, d’autres me l’ont reproché et ont préféré arrêter de me suivre. Pour moi, ce changement de thématique a été quasiment libérateur : je me sens mille fois plus à l’aise en tant que blogueuse lifestyle qu’en tant que blogueuse mode.

Mais j’ai vraiment envie de donner encore plus de sens au mot « lifestyle » sur mon blog, et grâce à cette petite pause, je vais pouvoir réfléchir à ma vision de cette 7ème année de blog. Voir aussi ce que je fais de mes réseaux sociaux, comment je fais pour rendre mon contenu toujours sympa à lire et à découvrir, histoire que vous ne vous ennuyiez pas trop par ici ;)

Je dois avouer aussi que je prends cette petite pause parce qu’en ce moment, je suis assez déçue de la blogo en général : achats de likes/commentaires/fans sur Instagram, critiques en tout genre… J’en ai un peu le ras le bol et je n’ai pas envie qu’à force, cela me dégoûte de tenir un blog ;)

Le blog prend donc quelques jours de vacances, jusqu’à début Janvier. On se retrouve ici en Janvier, avec peut être des nouveautés ;) Et pendant les vacances, je serai toujours plus ou moins active sur Twitter et Instagram !

Passez de bonnes fêtes de fin d’année !
♥ Amélie ♥

J’ai peut-être signé en partie mon arrêt de mort numérique mais j’ai décidé d’arrêter Snapchat. Et ça, croyez moi, quand on est blogueuse, c’est peut être pas la meilleure chose à faire. Mais j’assume ;)

En fait, j’ai pris ma décision ce weekend, pas vraiment sur un coup de tête contrairement à ce que l’on pourrait croire. J’ai Snapchat sur mon téléphone mais à vrai dire, je l’ouvrais 2 fois par semaine, et devais poster au total 5 snaps par semaine. Une activité très riche, dites moi ! ;)

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Pourquoi m’être lancée dans Snapchat ?

Comme toutes les blogueuses, j’ai installé Snapchat sur mon téléphone il y a de ça plusieurs mois. Au début, tu trouves ça cool, tu testes tous les filtres, tu parles toute seule à ton téléphone dans la rue, tu filmes tes recettes de cuisine, tes pieds qui vont à la gym, le dernier colis que tu as reçu, ce que tu manges, où tu dors… Bref, c’est comme si tu t’émergeais dans une télé réalité sauf que tu es le cameraman et le protagoniste à la fois ;)

Vous allez sûrement me demander pourquoi j’ai décidé d’ouvrir mon compte. Parce que j’ai une nouvelle fois pas su résister à cette pseudo pression débile de la blogosphère, où pour être suivie, tu dois être partout. Sur tous les fronts. J’ai cédé et j’ai crée mon compte. Mais rapidement, je me suis rendue compte que ce n’était pas mon truc. L’utilisation de Snapchat était loin d’être naturelle pour moi.

Snapchat, ce monde bizarre !

Sur Snapchat, comme tout le monde, j’ai commencé à suivre plein de blogueuses. Je ne donnerai pas de noms, mais autant certaines sont super chouettes à suivre – parce qu’on découvre des filles simples, qui ne se prennent pas la tête – autant d’autres te donnent l’impression de se prendre pour la Mariah Carey du Cantal. (Pardon pour le Cantal)

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Et ça justement, ça m’a vite gavée. Parce que des filles que j’appréciais me sont vite sorties par les yeux. Se prendre pour une starlette parce qu’on a un blog, c’est un truc qui m’a toujours dépassée. Et je trouve que c’est encore plus exacerbé depuis l’arrivée de Snapchat.

Alors, petit à petit, j’ai arrêté de regarder des snaps. Puis j’ai moi même arrêté de snapper. Enfin de temps en temps je snappais un peu, c’était chouette mais pas aussi sympa que de poster des photos sur Instagram ou de tweeter.

Stop Snapchat !

Je dois être trop vieille pour ces conneries en fait ! ^^ Et puis entre nous, j’ai pas envie d’avoir Snapchat pour avoir Snapchat. Parce que si je me force à snapper, ça n’a aucun intérêt. Pour vous forcément, mais aussi pour moi.

Snapchat, de plus, est très chronophage. Quand j’étais en freelance, je pouvais facilement perdre 15 à 30 minutes le matin à regarder des snaps et à faire des snaps. Entre guillemets, c’était du temps qui ne comptait pas plus que ça. Désormais, je travaille dans une entreprise et croyez moi, ce temps « libre » est précieux ! C’est surtout ce côté chronophage qui m’a le plus calmée je pense.

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Et aussi le côté « surexposition » de soi. Globalement, je suis une fille discrète, alors franchement je n’ai pas envie de passer tout mon temps à vous montrer ma tête, ce que je reçois, ce qu’on fait avec l’amoureux, etc… Je le fais déjà beaucoup sur Instagram (en photo) et je doute que voir ma vie H24 vous intéresse ;)

Coucou Instagram Stories !

J’aurai pu décider de ne plus rien poster en format Snapchat. Mais bon j’aime bien l’idée de l’instantané.

Comme j’utilise pas mal Instagram, et que ceux ci proposent Stories, qui est un concurrent direct de Snapchat, j’ai décidé de poster sur Instagram Stories à la place. J’y poste quand j’ai envie, et à une fréquence plus ou moins régulière.

Par exemple, lors de mon weekend lyonnais, j’ai pas mal posté dessus, pour montrer des choses sympas que je n’avais pas forcément envie de poster en photo sur Instagram, pour partager ce que je voyais en photo ou en vidéo.

Et alors que les deux outils sont sensiblement les mêmes, je trouve mon utilisation d’Instagram Stories plus naturelle. Peut-être parce que étant souvent sur Instagram, ça me parait plus facile de poster sur Stories. Je me force moins à poster et puis au final, je me montre très peu dessus. Alors que Snapchat, avec ses filtres, t’incite un peu plus à te montrer !

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Bref, tout ça pour dire quoi ? Que la vie 2.0 quand tu es blogueuse est beaucoup trop présente et que même si on s’en rend compte, c’est parfois dur de dire non à des outils qui ne nous correspondent pas et qu’on croient nécessaires à notre réussite.

J’ai juste envie de prendre du plaisir à poster, à partager avec vous et clairement, Snapchat n’était pas l’outil pour. Du moins, pour moi. Et vous Snapchat, vous l’utilisez ? :)

Bah dis donc, tu viens plus aux soirées ?

Cette phrase pourrait s’appliquer à Instagram aussi. En effet, depuis l’arrivée du nouvel algorithme Instagram, on ne voit quasiment plus mes photos, tout comme moi je ne vois plus les photos de mes copines dans ma timeline.

Alors loin de moi l’idée de faire un article pour me plaindre et vous reprocher de pas venir spontanément sur mon compte liker des photos ! ;) Non j’ai plutôt eu envie de décrypter tout ça ! :)

L’arrivée de l’algorithme

Avant, lorsque vous vous connectiez à Instagram, vous aviez dans votre timeline toutes les photos des personnes auxquelles vous étiez abonnés. Photos visibles dans l’ordre chronologique, il y avait juste à faire défiler la timeline et liker/commenter les photos qui nous intéressent.

C’était facile, rapide. On pouvait liker ou commenter comme on voulait, dans le bus, sur le canapé, en soirée.

De mon côté, j’avais environ 400 likes sur mes photos avec des commentaires. Je ne suis pas dans la recherche de likes mais j’avoue volontiers aimer échanger avec vous sous les photos. Plus que le like, c’est souvent le manque de commentaires qui peut me rendre un peu chafouin.

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Et depuis quelques semaines, j’ai constaté qu’en me connectant à Instagram, ma timeline était sens dessus dessous. Je vois une photo publiée il y a 16h, puis une il y a 2 minutes, puis une il y a 3h. Je ne vois quasiment plus les photos de mes ami(e)s, à moins de filer sur leur compte pour liker à la chaîne.

Du côté de mon compte, j’ai remarqué une baisse de 50% du nombre de likes sous mes photos. Tout simplement parce qu’on est tous dans le même bateau et qu’on a pas que ça a faire de filer checker 50 comptes Instagram directement pour liker et commenter.

Alors on fait quoi ?

Forcément, c’est parfois frustrant de voir qu’une chouette photo pour partager mon article ou un joli lieu n’est quasiment pas vue. J’ai près de de 23.000 followers et vous n’êtes que 10% maximum à voir mes photos. De ces 10% qui voient mes photos dans leur timeline, vous êtes entre 10 et 20% à liker ou commenter.

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Ce n’est pas du tout votre faute, c’est tout simplement l’algorithme Instagram qui réduit la visibilité des photos. Et ce pour tous les comptes. En fait, pour la faire courte, comme sur Facebook, la visibilité des photos est diminuée afin d’inciter les personnes qui ont un compte à payer des publicités Instagram pour avoir de la visibilité. Résultat : plus tu mets d’argent dans les publicités Instagram (qui sont liées à Facebook), plus tu peux avoir de la visibilité.

Pour ma part, je ne vois pas l’intérêt de « sponsoriser » mes photos pour que vous puissiez les voir. Aussi parce que côté budget, je ne suis pas une entreprise donc je ne peux pas me permettre d’injecter de l’argent dans mes publications. Ou de miser sur ma personne comme si j’étais un produit ^^ Même si c’est déprimant parfois, je me suis fait une raison et je préfère plutôt voir le positif dans tout ça. On a toujours nos petits échanges sous la majorité de mes photos et c’est chouette :)

En tant que blogueuse, je vis ça comment ?

Entre nous, je pense que si cet algorithme était arrivé l’an dernier, je l’aurai beaucoup moins bien vécu. Parce que le blog était mon métier, parce que même si j’ai longtemps refusé de me l’avouer, j’avais une légère obsession des chiffres. Pour pouvoir collaborer avec les marques, pour avoir l’air crédible (surtout quand tu dis que tu blogues depuis 7 ans) et tout simplement pour être résumée par un chiffre qui te donne de la valeur…

Aujourd’hui, je poste surtout par plaisir. Par envie de partager l’instant, un article, un coup de coeur. Je ne me ronge plus les sangs si je vois que ma photo fait un bide complet. Je postais aussi par plaisir avant, mais j’avais la pression des chiffres.

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Après tout, je ne travaille pas spécialement mon Instagram. Je n’ai pas de ligne éditoriale précise comme certains, je ne poste pas mes photos dans une seule teinte uniforme, je ne poste pas à des heures précises tous les jours. Non pour moi Instagram doit rester un endroit où je poste spontanément, comme je peux le faire sur le blog ou mes autres réseaux sociaux.

Bref, pour moi même si l’arrivée de l’algorithme d’Instagram n’est pas tout le temps positive, je continue toujours à prendre du plaisir à poster et à passer du temps dessus. Et vous, Instagram, vous aimez ? :)

Pendant 6 ans, j’ai été « blogueuse mode ». 6 années pendant lesquelles il fallait à tout prix avoir des nouveautés régulièrement dans mon dressing et où j’avais limite honte de poster des tenues avec parfois le même jean ou le même pull, ce à quoi je me prenais toujours un « euh excuse moi mais on l’a déjà vu ce jean. »

Etre blogueuse mode, c’est comme être un magazine féminin. J’espère ne choquer personne mais tel un magazine, on doit pouvoir présenter toutes les dernières tendances en temps et en heure (voire en exclu, c’est carrément mieux !), on doit avoir le it bag ou la it pièce, et toujours être capable de vous présenter 5 tenues par semaine, histoire de vous aider à vous habiller le matin ;)

Entre nous, j’adore les fringues, mais j’en avais marre de jouer les blogueuses mode. J’en étais même arrivé à un point où toutes ces fringues, tous ces accessoires qui s’accumulaient à la maison me sortaient par les yeux. C’est d’ailleurs encore un peu le cas, parfois j’aimerai juste avoir le strict minimum chez moi.

Bye bye le blog mode !

Alors j’ai arrêté, et je suis passé à un blog lifestyle. Qui me correspond plus. Qui me permet aussi de porter le même short noir tout l’été sans me prendre une réflexion ;)

Et je me suis rendue compte, une fois la tête sortie du guidon, que le blog entraînait une énorme surconsommation de ma part !

D’une part, parce que j’achetais toujours des accessoires, des tenues ou des chaussures pour des shootings. Que je portais une fois et puis que je laissais mourir dans le coin de ma chambre. D’autre part, parce que les marques m’envoyaient pas mal de fringues, pas toujours à mon goût ou à ma taille, que je shootais (parfois) puis que j’abandonnais dans un coin.

Je n’ai jamais trop calculé combien ça me coûtait, mais même en achetant quelques conneries chez primark, je devais m’en tirer pour 200€ par mois ?!

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Alors on fait quoi de tout ça ?

Cet été, j’ai fait un grand tri. Pour donner à Emmaüs. Ce qui a donné 75 paires de chaussures (dont certaines avec les étiquettes…) et 4 grands sacs Ikea de fringues. Et j’ai encore trié le weekend dernier, pour au final sortir encore 2 grands sacs Ikea de fringues à donner, ou à mettre en vide-dressing, même si cette dernière option ne me tente pas du tout.

J’ai fait pareil avec les produits de beauté – que les agences t’envoient sans rien te demander – et j’ai donné 1 grand sac de produits à ma belle-famille. Il m’en reste encore plein, et je sais qu’ils vont subir le même sort car techniquement, je ne peux pas tout tester.

Et maintenant ?

Je remets mes « vieilleries ». Oui je shoote des tenues sur Instagram avec des ballerines que je possède depuis 4 ans et qui commencent à mourir, mais je m’en fous. Je réfléchis aussi 15 fois avant d’acheter. Je vois si j’en ai vraiment besoin, ou si je n’en ai pas déjà 1 exemplaire dans ma penderie.

J’investis aussi dans les accessoires. Je préfère m’offrir un vrai beau sac et ne pas en acheter 15 en plastique chez H&M ou Moa, juste pour varier. Dernier achat en date ? Un nouveau sac Vanessa Bruno, après avoir usé jusqu’à la corde mon précédent Vanessa Bruno, que j’avais depuis 6 ans.

Dans l’idéal, si j’y arrivais, j’aimerai même avoir un dressing avec 20 pièces maximum et genre 5 paires de chaussures. Parce qu’au final je me rends compte que j’ai envie de m’habiller simplement et que je n’ai pas envie de parader en tenue tous les jours sur le blog, Instagram ou même « la vraie vie ».

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Côté blog/partenariat, ça donne quoi ?

Je refuse énormément de propositions, je n’ai plus envie de m’encombrer de sacs, vêtements, produits, etc… Malgré cela, je reçois toujours des colis provenant des agences, et il m’arrive parfois de les redonner directement à mon entourage, parce que je ne les utilise pas (ou que ça ne me convient pas).

Désormais, j’essaye d’avoir une meilleure consommation de vêtements et produits de beauté, même si je suis bien consciente qu’avec un blog, c’est dur dur de n’avoir que le strict minimum dans sa salle de bain ou son dressing. Pas facile quand même d’être une blogueuse ! ;)

Il y a une semaine tout pile, j’étais effondrée, apeurée et traumatisée. Oui, rien que ça. Cela explique d’ailleurs que j’ai été beaucoup moins active pendant 1 grosse journée sur les réseaux, à part un tweet pour faire part de mon expérience.

En allant au travail, sur le trajet que j’emprunte quasiment tous les jours, j’ai été agressée.

Je vous rassure, pas de violence ou d’atteinte physique. Mais la dureté des mots et de l’attitude d’une bande de 5 connards pour qui un short fait de toi une pute.

Le harcèlement de rue, en tant que femme, on a toutes connues ça. C’est horrible à dire, cela ne devrait pas avoir lieu, mais parfois ça devient une situation banale. Quand je sors dans la rue à Marseille, surtout si je suis en jupe/robe/short, je sais que je vais avoir le droit à quelques remarques.

Généralement, ça se cantonne à un « t’es charmante mademoiselle » (avec le regard d’un affamé devant une pièce de boeuf) auquel je réponds un « merci » pour avoir la paix. Le mec est content, il a eu l’attention qu’il voulait et moi je continue mon chemin. C’est quand même triste de devoir remercier un mec qui te prend pour un vulgaire bout de viande pour avoir la paix.

Et puis ce matin là, il fait chaud, très chaud. Je pars au bureau en short, tee-shirt et Vans. Ma tenue de d’habitude, et rien de provoquant. Je prends mon trajet habituel, je passe sur le Vieux Port de Marseille. Il n’y a pas grand monde à 8h du matin, il fait beau, c’est mon petit moment à moi où je me vide la tête avant d’aller au bureau.

Je marche tranquillement quand j’entends un mec me siffler. Il est en voiture. Il se met à rouler doucement, pour être à ma hauteur. On commence avec le schéma habituel du « t’es charmante ». Sauf que ça fait déjà 5 fois qu’on me le dit depuis que je suis sortie de chez moi et là, j’ai pas envie de dire une 6ème fois « merci » à un daleux. Y’a pas d’autres mots, ce mec était un daleux comme les autres. Mais plus agressif.

Je continue donc mon chemin. On passe rapidement du « t’es charmante » à « t’es une pute ». Il pense que ça me plait ou quoi ? Je ne réponds pas. De « t’es une pute », on passe vite à « t’es qu’une grosse pute », « t’es qu’une pute avec ton short », « tu me donnes envie de vomir », « t’es qu’une sale grosse pute, je vais te faire le cul ». Sympa, hein ?

Je continue mon chemin, pas très rassurée. Et puis le moment où je flippe complètement, où mon ventre se noue. Le mec, agacé que je ne réponde pas à ses charmantes paroles, appelle ses potes qui sont de l’autre côté de la rue. 4 mecs, en mode daleux, qui n’attendent qu’une chose : venir me tomber dessus. Le mec leur hurle « eh la pute, on va se la faire ! »

Et là, j’ai vu le moment où j’allais me faire embarquer ou emmerder physiquement. Heureusement pour moi, à ce moment là, deux personnes sont proches de moi sur le port. Je me greffe à eux, leur explique en tremblotant que je me fais harceler depuis tout à l’heure et que les mecs sont agressifs avec moi sans que je les connaisse. On fait un bout de chemin ensemble. Les mecs s’en vont, continuent leur chemin. Et moi, je m’effondre en pleurs.

Premier réflexe après être tétanisée. J’appelle mon chéri. Qui me dit qu’il vient me chercher immédiatement. Je lui dit que je préfère aller au travail, que j’y serai en sécurité dans mon bureau. On se met d’accord, j’y trace et il viendra me chercher.

Ce qu’il fait une vingtaine de minutes après, après avoir quitté précipitamment son boulot. Au bureau, je suis incapable de travailler, je me mets à pleurer en plein milieu de l’open space. Ma boss me renvoie chez moi, dès que mon copain arrive.

J’ai mis une grosse partie de la journée à m’en remettre. Je sais bien que leur attaque n’était pas contre moi, Amélie. Non ils avaient juste envie de faire chier une fille ce jour là. Et c’est tombé sur moi et mon short.

Cela ne va pas m’empêcher de porter des shorts, des jupes, des décolletés. Au contraire. Je sais que ce ne sont que des cons, qui pensent qu’une fille qui n’est pas couverte de la tête aux pieds est une pute. Mais pour le moment, je n’ai plus envie de faire le trajet à pied pour aller au travail. Parce que j’ai encore peur de me faire agresser, et de ne pas être capable de me défendre.

Je pense de plus en plus à prendre des cours d’auto-défense. Mon copain m’a déjà achetée une bombe à poivre que j’ai souvent dans mon sac le soir, quand je sors. Mais là, je me dis que je vais devoir l’avoir avec moi 24h/24, dès que je mets un pied hors de chez moi.

C’est honteux de devoir en arriver là. Attention, j’utilise honteux dans le sens « aberrant ». Je n’ai pas honte d’être une femme, de m’habiller comme je l’entends. Non. Mais j’ai honte parfois d’être dans un pays où, alors que nos grands mères se sont battues pour nos droits, des hommes se comportent comme des animaux préhistoriques et traitent les femmes comme une sous-espèce. Et pour ma part, je vais continuer à m’habiller comme je l’entends, et tant pis si toi , gros daleux, tu penses que je suis une pute. Parce que je suis une femme libre.