J’ai mis un peu de temps avant de rédiger ce papier. La publication le 8 Mars, journée internationale des droits de la femme, est volontairement choisie pour un petit article coup de gueule, comme j’aime bien le faire de temps à autre. Pas tout le temps non plus, sinon je passerai pour une blogueuse (atta)chiante ;)
Dans son magazine du mois de Mars 2017, Glamour nous a sorti un petit discours bien haineux de derrière les fagots. Si vous avez déjà lu ce magazine, à chaque début de numéro, on retrouve l’édito de la rédactrice en chef du magazine. Souvent, ça parle de fringues, de comment se motiver à perdre ses bourrelets avant l’été, on a parfois le droit à une ou deux leçons de savoir-vivre à la parisienne pour nous, pauvres petites provinciales que nous sommes. Les marronniers de la presse féminine, auxquels cèdent aussi d’autres magazines dans le même genre.
Pour ma part, j’ai arrêté de lire Glamour, Elle et consoeurs il y a déjà quelques années. Notamment parce que j’en avais marre qu’on me dise quelle femme/épouse/amante/mère parfaite je dois être, qu’on me dicte comment m’habiller ou me comporter pour ne pas être has-been, etc.. Je crois que j’ai toujours préféré les blogs, avec (pour la plupart) des témoignages de filles comme toi, comme moi.
Et puis le weekend dernier, j’ai commencé à voir fleurir sur Twitter quelques coups de gueule bien sentis contre Glamour. Alors forcément, je suis allée jeter un coup d’oeil et ce que j’ai lu m’a profondément énervé. Tenez, c’est cadeau !
Ca commençait pourtant bien. On y parle de grandes féministes comme madame Simone Veill qui ont tant oeuvrées pour que nous soyons ces femmes libres d’aujourd’hui. Et puis, en 3 lignes, patatra.
On critique les Chiennes de Garde. Certes, je ne suis pas la fille la plus féministe qui soit, mais y’a quand même deux-trois trucs qui me font sortir de mes gonds. Oui les chiennes de Garde ont fait pas mal d’actions pour dénoncer les attaques sexistes que subissent les femmes à peu près H24. Eh bien tant mieux, parce qu’on allait quand même pas se laisser marcher dessus par des hommes qui sous prétexte qu’ils ont un tantinet de pouvoir se croient bien supérieurs aux femmes.
Et là où la rédactrice en chef a fini par se mettre la moitié des internets à dos, c’est quand elle écrit noir sur blanc la phrase suivante : « Mais le pire était à venir : une génération de blogueuses et d’instagrammeuses en mal de sujet et de followers, féministes auto-proclamées, et théoriciennes à la petite semaine ». Suivi d’un « Merci, mais les femmes méritent mieux que ça ».
PAUSE. 2 SECONDES.
« Merci, mais les femmes méritent mieux que ça. » Vraiment ??
Ces femmes sur lesquels vous déversez votre haine, chère rédactrice en chef de Glamour, ces femmes font ce qui est censé être votre job. Parler de sujets comme les différences de salaire, le harcèlement de rue qui se banalise tellement que ça en devient « normal », parler du fait que non, on est pas obligées d’enfanter pour être une femme, qu’on est maitre avant tout de notre corps, et qu’aucun homme ou qui que ce soit n’ait à nous dire quoi faire de nos seins ou de notre utérus.
Oui, nous prenons la parole, que ce soit en vidéo, sous une photo instagram ou au travers d’articles de blog, pour dénoncer et continuer de nous battre pour obtenir une égalité hommes-femmes. Les féministes ne sont pas dans un déversement continu de haine contre les hommes, elles sont là pour qu’on ait cette putain d’égalité ! Parce que ne soyons pas dupes, mais qui est encore moins payée à poste égal ou à qui demande-t-on pendant des entretiens d’embauche si elles ont prévu de fonder une famille dans les années à venir ? Certainement pas à ces messieurs.
(Ah ben ça fait du bien quand on le dit ! ^^)
Mais revenons à notre torchon.
La rédactrice en chef, après nous avoir encore asséné son discours de « bouh les blogueuses c’est le mal » (discours tenu depuis le début des années 2010 hein, ne l’oublions pas), continue de s’enfoncer. Elle érige en étendard de « féministe pas agressive », Leïla Slimani, journaliste et écrivaine, un très bon choix mais qui n’avait sûrement pas prévue de se retrouver au coeur de la polémique.
On termine avec un bon vieux cliché sur les féministes, qui seraient des femmes hargneuses, poilues, qui ne prennent pas soin d’elles, puisque la rédactrice en chef indique « Oui, on peut être féministe, épilée, bien habillée, et avec des cheveux longs, et même blonds. »
La bêtise de la presse féminine dans toute sa splendeur.
Au lieu de taper sur les féministes comme si elles étaient un espèce de poison de la société, pourquoi ne pas vous en inspirer ? Pourquoi ne pas collaborer avec elles, sans tomber dans les clichés ? En tout cas merci Glamour, vous êtes retombées en l’espace d’un édito 30 ans en arrière, et vous avez dû perdre encore quelques lectrices qui préfèreront à la lecture de votre torchon la lecture de blogs ou de livres rédigés par des féministes qui sont quand mêmes propres et bien épilées.
A bon entendeur.
Et sur ce, bonne journée ! (prêtes à voir votre boite mail inondées de réductions à la con ? ^^)